Vie d'Ali Pacha, Visir de Janina, Surnommé Aslan, Ou Le Lion

Vie d'Ali Pacha, le Lion de Janina

(Biographie par Alphonse de BEAUCHAMP, 1822) R diter un ouvrage vieux de deux si cles est une entreprise risqu e, mais tonnamment fascinante. S'il s'agit de la biographie d'une des plus illustres figures de son temps, cela peut devenir un vrai d fi. Mais si par extraordinaire l'Histoire, par un de ces tours dont elle a le secret, a permis que malgr sa puissance, malgr sa r putation, malgr la richesse acquise de son vivant, le sujet devienne, dans le tourbillon du temps, oubli du plus grand nombre, l'entreprise prend soudain une dimension qui d passe le simple travail de r dition.

Redonner lire et conna tre la biographie d'Ali Pacha deux cents ans apr s sa mort est de ces travaux qui nous semblait indispensable, compte tenu de l'aura qui fut la sienne en son temps. Si le personnage nous tait connu de longue date, c'est un voyage en pire grecque, l'automne 2017, et notamment la visite de son fief de Janina (aujourd'hui Ioannina), qui nous permit v ritablement d'approfondir les d tails de sa vie. Une vie qui inspira tant les diplomates et gouvernants qui crois rent sa route, que les crivains qui trouv rent, dans les p rip ties aventureuses qui furent les siennes et qu'il se plaisait lui-m me mythifier, mati re ouvrir plus grandes encore les portes d'un Orientalisme naissant. l'heure o Chateaubriand parcourait les terres de Gr ce avant de poursuivre vers la Palestine et l' gypte, il tait d j pacha des terres de cette myst rieuse contr e des confins de la Roum lie ottomane. Extrait du texte original

D'autres, croyant chapper la mousqueterie, se r fugi rent dans un appartement du khan; mais les Grecs y mirent le feu, et les malheureux r fugi s p rirent dans les flammes. Quelques-uns, enfin, s' tant fait jour travers les balles, viennent se jeter aux pieds d'Ali, en implorant sa piti ; mais toujours impitoyable, il ordonne ses Chiaoux et ses Ka vasis de les tailler en pi ces coups de sabre. Pas un seul de ces malheureux ne fut pargn . Les cadavres, au nombre de pr s de sept cents, furent laiss s sans s pulture dans l'enceinte m me du khan: on en mura la porte, et on y pla a une inscription portant ces mots: ainsi p rissent tous les ennemis de la maison d'Ali