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Beskrivelse
EPUIS que le jour tait lev , Valserine restait appuy e la fen tre, comme les matins o elle attendait le retour de son p re. Elle savait bien qu'il ne viendrait pas ce matin-l ; mais elle ne pouvait s'emp cher de regarder le petit sentier, par o il arrivait en se courbant, quand il apportait ses paquets de marchandises, pass es en contre-bande. Elle avait tant pleur la veille, et aussi toute la nuit, qu'elle ne pouvait pas retenir les gros sursauts, se terminant par une toute petite plainte, que sa poitrine laissait maintenant chapper. Elle d tourna brusquement les yeux du petit sentier, en entendant le pas d'un cheval, sur le rude chemin qui montait de la route la maison. Elle se pencha avec inqui tude la fen tre, pour mieux couter, et quand elle se fut bien assur e que le bruit se rapprochait, elle alla pousser le verrou de la porte et revint fermer tout doucement la fen tre; puis, elle attendit toute tremblante, derri re la vitre. Peu d'instants apr s, elle vit appara tre le cheval: il gravissait le chemin en tenant la t te baiss e, et sa bride glissait et pendait d'un seul c t . Elle vit aussi que l'homme qui marchait pr s du cheval tait un gendarme. Il s'avan ait en s'appuyant des deux poings sur ses hanches; et son pas, bien mesur , tait ferme et r gulier. La fillette s'effa a pour ne pas tre vue. Elle entendit le cheval s'arr ter devant la porte, et elle devina que le gendarme frappait avec le revers de sa main. Elle ne savait pas si elle devait r pondre; elle avait peur de d sob ir, et en m me temps elle pensait que le gendarme finirait par s'en aller, en croyant que la maison tait vide. Mais le gendarme ne s'en allait pas; il essayait d'ouvrir la porte et frappait plus fort, en appelant