Valparaiso et la société chilienne

" Si l'on n'a pas connu les fatigues, les ennuis de la travers e du cap Horn, il faut renoncer comprendre le charme myst rieux qui s'attache, pour le voyageur impatient et attrist , ce doux nom de Valparaiso, sans cesse r p t comme une consolation, comme un espoir, travers les p rilleux hasards d'une navigation contrari e par les vents. Que de fois, battus par une mer furibonde, nous mesur mes tristement sur la carte marine l'espace qui nous s parait du port Que de semaines froides et tourment es nous pass mes dans cette p nible attente Toujours d' tourdissants roulis, toujours un ciel morne o des nuages gris fuyaient comme un troupeau effar sous le fouet du vent. Enfin le changement de latitude vint apporter quelque soulagement cette souffrance quotidienne. La mer cessa de battre en br che les flancs du navire, les jours redevinrent ti des et limpides, les nuits reprirent leur parure d' toiles. Un soir, dans les profondeurs de l'horizon, nous v mes appara tre la silhouette incertaine d'une c te; bient t un phare montra dans la brume sa lueur sanglante, et, quand vint le jour, une vigie signala Valparaiso sous un rayon de soleil..."