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Beskrivelse
"On n'a jamais tudi avec quelque soin psychologique les contacts de deux amoureux. Il semble, m me aux romanciers, que ce soit l une mati re inanalysable, voil pourquoi les formules employ es pour la d crire, ou la pr ciser, ressembl rent toujours l' amen qui ouvre les absolus sur la conclusion des pri res. Attentons donc cet usage imm morial. Les trois points de suspension chers aux crivains d'hypocrisie traditionnelle sont pr cis ment la substance du pr sent livre. CE ROMAN DURE JUSTE UNE HEURE ET DEMIE. Il m'appara t d'ailleurs surcharg d' v nements, et des plus complexes, des plus primitifs, des plus raffin s, des plus tortueux, des plus contingents et des plus instructifs la fois. J'ai voulu en y effet y mettre au net les ressorts divers de la sexualit , du d sir et de l'intelligence, appliqu s aux impulsions sans lesquelles la vie renoncerait durer. Grand sujet d'abord, pique, sans nul doute, mais amer et douloureux aussi, comme tout ce qui tend vainement l'infinitude. Sujet subtil, en sus, o s'int grent d licatement ensemble la mystique d' tre et sa volupt ." Ren e Dunan. Jacques argua - Isabelle, vous affectez trop de libert , trop de sans-g ne, trop d'abandon. - Vous voulez dire que je manque aux pudeurs classiques ? - Un peu. - Vous tes risible, vraiment. Est-ce vous, dont tout le monde sait que vous avez eu comme ma tresses une telle, une telle et tant d'autres, de me donner cette le on ? Car je vous ai connu kantien et d'ailleurs le sacrement, disaient les Cathares, vaut ce que vaut le pr tre. Ainsi de la moralit . - Peu importe, si je dis vrai. Elle se leva et vint au gu ridon o se trouvait la bouteille de Porto. - Puisque vous me laissez crever de soif, je vais me servir moi-m me. D contenanc et nerv , il vint lui prendre le flacon des mains - Isabelle, je ne veux pas vous le cacher, je vous savais audacieuse et tout fait dans le train, mais tout de m me pas ce point. Je vous offusque ? Ce disant, elle reculait, avec un air de reine offens e, pour venir s'asseoir sur le divan, la place exacte o tout l'heure Jacques se tenait. Elle se laissa alors, mollement tomber, et les ressorts la secou rent un court instant. Elle chanta moqueusement - Viens que je te balance... Jacques lui remit son verre plein avec une grande affectation de dignit . Elle susurra - Toujours le genre ma tre d'h tel. Vex , il s'assit c t d'elle et pr tendit lui faire la morale - Voyons Isabelle, je suis votre a n . - Oh de combien ? - J'ai vingt-neuf ans. - Moi vingt. C'est la m me chose. - Bon En tout cas, reconnaissez que les hommes ayant depuis longtemps l'habitude de certaines libert s, ont tout de m me mieux appris user d'elles avec prudence et finesse ?... - Je vous vois venir avec vos godillots d'ordonnance, Jacques... Vous allez pr tendre que nous autres, jeunes filles du tout dernier bateau de fleurs... - Comme vous dites - Sciemment, mon vieux... Vous allez donc affirmer que nous ne poss dons pas encore l'habitude de la libert . C'est pourquoi, bien entendu, nous avons tendance abuser d'elle, la p vre... - C'est un peu a. - Sottise, Jacques, et pure na vet r actionnaire. Je suis aussi d cente que vous, aussi bien lev e, aussi riche en savoir-vivre. Ce que vous prenez pour un abus n'est que du naturel. J'arrive ici. Une femme comme vous les aimez pourrait, en ce cas, avoir soif en crever, elle ne vous le ferait jamais conna tre si vous ne le deviniez pas. Nous parlons dessous, une femme comme il faut ne montrera jamais sa petite culotte. Une femme de bon ton restera obstin ment pudique, c'est- -dire effac e, craintive et effarouch e, en toutes circonstances, y compris celles qui vous occupent. Eh bien, tout a, c'est fini Vous datez du temps des crinolines et des pantalons en molleton, o nos grands-m res aimaient
