Une Femme m'Apparut

Je les aime toutes, r pondit Lor ly. Mais j'aime chacune d'elles d'une tendresse dissemblable. N'est-ce pas qu'elles sont belles, diversement ?... Celle-ci est un vivant tableau du nouvel art. Comme ses l vres sont assoiff es de baisers inconnus Tout son tre est avide. Vois, elle est insatiable l' gal d'un vampire. Son teint vert m prise le fard. On ne l'oublie point. Qui l'effleure la sent toujours... J'admirai l'exquise p leur un peu verte qui m prisait le fard.Lor ly, s' tant interrompue, reprit avec ardeur: Celle-ci n' voque-t-elle point une gar e de 1730 ? N'est-ce point une marquise dont les pas ont gard le souvenir des menuets ? Elle me fait songer aux bals de cour, aux cheveux poudr s, aux madrigaux chuchot s derri re l' ventail mu... Celle-l est une enfant de gitane, ivre de soleil. Et, l -bas, c'est une petite vierge gothique. Elle d daigne la forme et la ligne sereines. Regarde-la: elle semble n'avoir point de corps sous sa robe aux plis rigides. La simplicit et la lumi re lui r pugnent. Elle n'aime que le mystique et le miraculeux... Cette autre est une Isra lite, magnifique autant que l'Orient, et dont la chevelure garde une odeur de myrrhe et de santal...