Une famille parisienne à Madagascar

Il ?tait pr?s de huit heures lorsque Michel Berthier Lautrec rentra. Sa femme commen?ait ? s'inqui?ter. Pourquoi ne vous ?tes-vous pas mis ? table sans moi ? dit Michel avec humeur. - Nous avons pr?f?r? t'attendre, dit Mme Berthier Lautrec de sa voix douce. D'ailleurs, les enfants n'avaient pas faim, ni moi non plus. - N'importe ! Une fois pour toutes, je t'ai dit que je ne voulais pas qu'on m'attend?t. - Bien, mon ami. On ne t'attendra plus. Mon petit Henri, veux-tu sonner pour qu'on serve ? Ce n'?tait pas la premi?re fois que pareille sc?ne de m?nage se passait chez les Berthier-Lautrec. Depuis quelque temps, le caract?re de Michel, plut?t gai, s'?tait aigri. Presque chaque soir il rapportait ? la maison un front assombri, d?nait sans prononcer une parole, puis, le caf? pris, il se levait de table et allait s'enfermer dans son cabinet, o? il restait ? veiller jusqu'? une heure avanc?e de la nuit.