Un Crime

I - Qui va l ? C'est toi, Ph mie ? Mais il tait peu probable que la sonneuse v nt si tard au presbyt re. Sous la fen tre, le regard anxieux de la vieille bonne ne pouvait gu re voir plus loin que le premier tournant de l'all e; le petit jardin se perdait au-del , dans les t n bres. - C'est-i vous, Ph mie reprit-elle sans conviction, d'une voix maintenant tout fait tremblante. Elle n'osait plus fermer la fen tre, et pourtant le sourd roulement du vent au fond de la vall e grandissant de minute en minute comme chaque soir, ne s'apaiserait qu'avec les premiers brouillards de l'aube. Mais elle redoutait plus que la nuit l'odeur fade de cette maison solitaire pleine des souvenirs d'un mort. Un long moment, ses deux mains rest rent crisp es sur le montant de la fen tre; elle dut faire effort pour les desserrer. Comme ses doigts s'attardaient encore sur l'espagnolette, elle poussa un cri de terreur.