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Beskrivelse
" ...Le voyageur qui longe la c te africaine de la Mer-Rouge et qui n'a eu sous les yeux, depuis Suez, que des dunes ou de petites montagnes fauves, d cousues, monotones d'aspect, voit, en approchant de l' lot madr porique de Massaoua, se profiler l'horizon une sorte de longue et haute muraille que dominent, comme des vigies, trois ou quatre cimes ordinairement perdues dans les nuages. C'est la rampe la plus avanc e d'un immense plateau de deux cents lieues de large sur une longueur encore mal d termin e, et ce plateau, qui surplombe le littoral d'une hauteur moyenne de 2,300 m tres, est toute l'Abyssinie. Jamais tat n'eut ses limites trac es d'une main plus inflexible par la nature. Ce plateau, qui a la temp rature moyenne de l'Europe centrale, et o peine un vingti me du sol demeure sans culture, est compos de terres arables pouvant lutter de f condit avec celles de la Flandre ou de l'Ukraine, sillonn es par deux fleuves et deux cents rivi res ou ruisseaux permanents dont les eaux, habilement am nag es, entretiennent partout la v g tation et la vie. Au pied des montagnes, une plaine jaune, nue, pierreuse et ondul e, sem e de gommiers et autres arbres pineux, prolonge jusqu' la mer ses sables et ses lits de torrents dess ch s, o quelques milliers de nomades cherchent d'indigentes p tures et des eaux souvent saum tres. L'air br lant qu'on y respire est funeste aux Abyssins, qui y trouvent le redoutable nefas, la fi vre mortelle des basses terres: aussi ne paraissent-ils y avoir form depuis des si cles aucun tablissement durable. Il est vrai que la m me cause physique qui leur d fend les conqu tes au Soudan les a toujours garantis contre leurs voisins musulmans du Nil ou de la Mer-Rouge..."