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Beskrivelse
... Si mon p re tait silencieux, ma m re en revanche parlait pour lui, pour elle, et pour toute la famille. Comme elle avait le verbe haut et la voix forte, on l'entendait de tout le voisinage; mais ses gestes taient encore plus prompts que ses paroles, et d'un revers de main elle r tablissait partout l'ordre et la paix. Sa main tait, r v rence parler, comme un vrai magasin de tapes, et la clef tait toujours sur la porte du magasin. Au premier mot que nous disions de travers, mes soeurs et moi, la pauvre ch re femme (que le bon Dieu ait son me en son saint paradis ) nous choisissait l'une de ses plus belles gifles et nous l'appliquait sur la joue. Et croyez bien, madame, que nous n'avions pas envie de rire, car ses mains, endurcies par le travail, avaient la pesanteur de deux battoirs. Du reste, bonne femme, qui pleurait comme une Madeleine les jours d'enterrement, et qui aurait donn pour mon p re et pour nous son sang et sa vie; mais quant crier, battre et se disputer avec ses voisins, elle n'y aurait pas renonc pour un empire...