Requiem pour une muse perdue

Avoir 20 ans rime-t-il toujours avec les premieres amours, les premiers territoires vierges explores ? Demandons-le a Sun-Eve, qui arrive en France pour mener a bien ses etudes universitaires avec, dans ses valises, les fantasmes d'une parlementaire europeenne en devenir et un amoureux lourd comme le mal du pays. Au fil de ses rencontres, des tres d'initiation comme Mlis, dit Le Bateleur, transmettent leurs couleurs, de leurs idaux, de leurs terribles secrets. Auprs des Roms, ces gens de la marge, elle deviendra une potesse marginale qui lancera des bombes potiques la peinture en arosol, des appels au dsordre de l'alphabet sur les murs de Paris, et ira jusqu' consulter les morts, grce un jeu de Scrabble servant de Ouija au cimetire du Pre-Lachaise, en plus de s'adonner au thtre dans ses catacombes. Sous l'emprise d'un homme, elle joue qui perd gagne la raison, et son retour au Canada ressemble plus au sabordage du Vaisseau d'or de Nelligan qu' une simple runion de famille. Les murs de la capitale haute en lumires sont devenus ceux de l'asile qui se referment sur elle comme une camisole de force. Aux amours passionnes succdent les punitions de l'me, les tourments, et cette terrible schizophrnie dont le diagnostic cloue le soleil avec quatre pingles et quatre seringues pleines d'Adol sur une civire blanche. Quand on n'a plus 20 ans, nous reste-t-il un corps pour mettre bas sa jeunesse ? Sun-Eve nous rpond dans les pages de ce roman... Chantal DesRochers, potesse et artiste en arts visuels, ose livrer son premier roman, une autofiction son image, calque sur son sjour en Europe au dbut des annes 80. Jos Claer est un pote qui fait clater les tabous prisonniers de la gangue du silence, dans un but humanitaire ou en vue d'un crime passionnel. Requiem pour une muse perdue est leur premier roman quatre mains.