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Beskrivelse
Si le lecteur, qui tient en mains ce livre, n'aime pas la legerete, l'elegance, la grace, le badinage, s'il ignore que le serieux est compatible avec la futilite, qu'il ne l'ouvre pas, et qu'il condamne son auteur comme il condamnerait les "Illustres Bergers", Theophile, Tristan, ou encore La Fontaine, Marivaux, Choderlos de Laclos? Que cet improbable lecteur, que l'imagination ne concevrait pas, si de nombreux critiques n'avaient reproche aux Amours d'Ovide leur legerete, sans voir leur grace, leur futilite sans percevoir leur serieux, que ce lecteur donc evite aussi de regarder les tableaux de Fragonard et qu'il se mefie de Mozart. Si, malgre cet avertissement, il ouvre le livre, qu'il se rejouisse, comme il y est invite par l'epigramme liminaire, que l'edition nouvelle de l'oeuvre soit plus breve que la premiere. Aux autres lecteurs, qui aiment Mozart et Fragonard, les Amours apportent le plaisir, la voluptas, que le poete a eprouve lui-meme, en se jouant de tous les lieux communs et de tous les interdits pour reveler les mille et une surprises du desir amoureux et pour harceler sous les fleches de Cupidon la societe compassee et hypocrite qui l'entoure.