OEuvres et Écrits de Charles Maurras VI

l' poque o parurent la plupart des tudes litt raires classiques de ce volume, on discutait beaucoup de deux ou trois id es directrices. Aujourd'hui, on les respire comme dans l'air du temps.

Nos d bats acharn s, nos copieuses analyses, nos ex cutions rigoureuses ont-elles eu quelque part au changement du go t public ? Pour le dire, il faudrait commencer par savoir si la critique peut aider aux apparitions de la vie.

De 1885 1900 les plus belles toiles brillaient sur notre ciel, plusieurs lev es depuis longtemps, d'autres montant sur l'horizon. Ce n'est certes pas le bien ou le mal dit d'Anatole France, de Maurice Barr s, de Mor as, de Paul Bourget, de Fr d ric Mistral ou de Th odore Aubanel qui pouvait ajouter de la flamme leur flamme vive. Seulement, tout le monde ne leur accordant pas l'attention, l'admiration ou la pi t dues, il n' tait peut- tre pas inutile de conseiller au public de lever le nez dans leur direction.

Peut- tre aussi que ces beaux choeurs supra-terrestres n'ont une conscience expresse ni de tous leurs accords (qui ne se voient bien que d'en bas) ni de tout leur pouvoir sur la v g tation de nos humbles parterres; les conseils ou les pri res de la critique peuvent servir clairer et d brouiller tout cela.

Enfin, bien des nu es et des fausses lumi res voguaient de conserve avec ces beaux astres pour tenter d'en capter, d'en intercepter la splendeur troisi me utilit d'une critique militante et justici re. Elle chasse l' cornifleur et l'importun; en servant les meilleurs, elle fait d guerpir les moins bons.

S'il est pr matur d'attribuer la qualit d'une renaissance classique l'effort de ces derni res ann es, elles ont vu la fuite perdue de bien des Barbares.

Cela aussi servait.