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Beskrivelse
A T-ville, les identités et les sexes se métamorphosent et se réinventent...
A T-ville, cité sous-marine futuriste, Momo est une jeune esthéticienne atteinte d''une grave maladie, qui vit par procuration en appliquant à ses patients une M-Skin, une membrane qui protège la peau contre les agressions extérieures, et transmet leurs expériences charnelles à la jeune femme à leur insu. Dans ce monde artificiel, les identités et les sexes se métamorphosent et se réinventent...
Plongez au coeur d''une cité sous-marine futuriste, et découvez l''univers artificiel dans lequel évolue Momo, une jeune esthéticienne atteinte d''une grave maladie qui vit des expériences charnelles par procuration.
EXTRAIT
MOMO avait des sentiments trop embrouillés envers Maman.
Elle avait besoin d’elle, mais pas d’une manière qui fût sentimentale : il lui suffisait que la belle image de Maman s’incrustât dans le code de sa mémoire et elle se forcerait à trouver le courage de continuer à vivre.
Quand étaient nés ces sentiments ?
Sans doute lors son séjour à l’hôpital quand elle était petite.
À ce moment, Momo avait purement et simplement besoin de Maman. Elle ne revendiquait pas autre chose que de simples formules toutes faites et des câlins, mais Maman ne pouvait pas la satisfaire, elle disait qu’elle devait faire des heures supplémentaires pour payer les frais d’hôpital. Et Momo se demandait si finalement Maman ne la sacrifiait pas à son travail ? Parfois elle voyait Maman l’observer dans l’écran de contrôle de la salle située à côté de sa chambre. Au début, elle s’était sentie simplement humiliée par ces visites mais, le temps passé à l’hôpital s’allongeant, elle s’était dit qu’en restant ainsi en dehors de la chambre Maman se moquait d’elle. Pourquoi avait-il fallu qu’elle jette sa propre fille dans une chambre d’hôpital en invoquant la crainte d’une contamination bactérienne pour ne laisser personne approcher de Momo ? Elle n’avait aucune compagnie et, pour oublier le temps qui passait, elle n’avait que les discolivres habituellement vendus par Maman.
Sur l’encyclopédie, Momo avait consulté les statistiques portant sur « le temps moyen passé par un enfant taïwanais dans un hôpital au XXIe siècle (temps par consultation) ». Des centaines de fois moins long que le temps qu’elle avait passé ici. Elle sentait qu’elle était tombée dans un piège. Elle avait lu l’article « Erreur judiciaire » sur l’encyclopédie, il y était écrit que des enfants pouvaient aussi en être victimes.
À PROPOS DE L''AUTEUR
Chi Ta-wei (né à Taipei en 1972) est docteur en littérature comparée de l’université de Californie (UCLA), il enseigne la littérature à l’Université nationale de Cheng Kung (Taiwan). Auteur de romans et de nouvelles, dont plusieurs de science-fiction, il est une figure importante des mouvements de défense de la cause homosexuelle dans le monde chinois. Membrane, considéré comme le premier roman SF queer dans le monde chinois, est sa première œuvre littéraire traduite en français.
Gwennaël Gaffric (né en 1987) est maître de conférences en études chinoises à l’Université Jean Moulin Lyon 3, où il enseigne la langue et la culture chinoises. Il est l’auteur de plusieurs articles en français, anglais et chinois portant sur la littérature sinophone (Chine, Hong Kong et Taïwan). Ses récentes recherches portent sur la science-fiction contemporaine en langue chinoise. Il est par ailleurs traducteur littéraire et dirige à l’Asiathèque la collection « Taiwan Fiction ». Parmi ses traductions parues à l’Asiathèque : La Cité des douleurs (Wu Nien-jen et Chu Tien-wen), Membrane (Chi Ta-wei) et Le Magicien sur la passerelle (Wu Ming-yi).