Lettres Du Berry

Vous d sirez passer un bon moment de lecture

Alors ce livre est fait pour vous

L'histoire d'une recherche.

Celle d'une maison o il fera bon vivre

Un petit coin de paradis o seul le temps de la litt rature existera encore Ecrire et lire au gr des saisons. Sous un arbre ou au coin de la chemin e

Mais avant le paradis...

La dure r alit de l'offre immobili re.. Ses agents parfois typiques, souvent cocasses

Vous appr cierez ce livre:

Si vous cherchez une maison, Si vous avez l'intention d'acheter une maison, Si vous n'avez pas l'intention d'acheter une maison, Si vous ne cherchez pas de maison, Pour un voyage en Indre, Si vous d sirez passer un bon moment, Et vous conna trez ainsi: Le Berry, La Brenne, Le Boischaud Sud.

Aux alentours de Paulnay, trois superbes chevaux me bouchent le passage. Ils se prom nent tranquillement, seuls au milieu de la route. Je voudrais viter de les effrayer; je roule au pas. Comme ils ne font pas mine de se ranger sur le c t , je baisse la vitre et je les interpelle de la voix. Ils s'arr tent, rel vent la t te, me regardent ind cis. Que faire ? Aller vers elle ? Continuer avancer ? Je les entends r fl chir. De toute fa on, nul ni rien ne me presse. Je coupe le moteur. Cela veille leur curiosit . L'un d'eux, le Noir, s'approche de quelques pas, hume l'air en ma direction, les naseaux cart s et fr missants. Le Pommel s'enhardit; il le d passe et n'est plus qu' un m tre de la voiture. Comme j'ai pris soin d'ouvrir la porti re avant de couper le moteur, je les entends respirer. Le Baie ne veut pas tre en reste et fait aussi quelques pas vers moi ce qui a pour effet de faire avancer les deux autres. Qu'est-ce que vous fabriquez en plein milieu de la route ? Ils sont attentifs ma voix. Vous devez tre dans un p turage Le Baie hennit pour me r pondre. Je sors la t te du v hicule, ce qui amorce un mouvement de recul du trio. Aussit t le l ger moment de prudence pass , ils tendent nouveau le cou vers moi. Encore un pas. Le Noir d passe le capot et regarde avec insistance la porti re. Il me voit tr s bien. Ils sont loin d' tre farouches. Je connais mal le langage chevalin, mais j'ai un assez bon contact avec les chevaux. Ceux-ci ne d rogent pas la r gle. Je saisis doucement un morceau de la baguette pos e sur le si ge du passager et, lentement apr s l'avoir fait passer dans ma main gauche, je l'am ne doucement vers la vitre baiss e. Ma manoeuvre n'est pas pass e inaper ue du Noir. Il tend le museau. Encore un pas. La curiosit l'emporterait-elle sur la prudence ? Oui Encore un pas et ses l vres saisissent le quignon de pain. Je prends le reste du pain et j'ouvre la porti re tout en tenant un morceau du pain bien en vidence. Je les sens tous les trois en alerte pr ts faire un bond et s'enfuir. Alors, je leur parle. Je leur raconte mon exp dition en ex cutant des gestes fluides. J'ai les deux pieds sur la chauss e et ils coutent toujours l'histoire passionnante de mon p riple en Berry. Lentement, je me redresse la force des mollets. D'une main, je retiens la porti re en m'y appuyant; dans l'autre, j'ai la friandise convoit e par le Noir. Voyant que les choses se d veloppent dans le bon sens, le Baie et le Pommel m'entourent aussi. Mes gestes peuvent pr sent tre normalement ex cut s. Dor navant, ils m'ont cern e et savent ne rien avoir craindre de moi. Comme j'ignore o est leur p turage, impossible de les y reconduire. Aucune ferme ou maison l'horizon n'est visible. Comme s'ils devinaient mes pens es, ils s'en retournent d'o ils venaient et quand je mets le moteur en marche, ils prennent le trot.

Ne perdez plus de temps