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Beskrivelse
PR?FACE "Les dieux eux-m?mes meurent. Mais les vers souverains. Demeurent. Plus forts que les airains."
Ces mots de Th?ophile Gautier en disent long non seulement sur la force et le souffle ?ternel de la po?sie, mais aussi sur sa facilit? ? dialoguer avec l'?me, et ? l'irriguer de ses vers flamboyants. La flamme des vers souverains, incessante et vivifiante, vient ?clairer l'homme sur des horizons nouveaux. Elle apporte ? l'?tre, englu? dans la condition humaine, une lueur d'esp?rance et des solutions ? des probl?mes quotidiens. S'il est vrai que "L'homme est n? libre et partout il est dans les fers" comme le rappelle Jean-Jacques Rousseau, il faut dire que l'essence m?me de la po?sie est de sortir l'individu de ces fers, pour lui redonner sa libert? initiale.
Ainsi, pour redonner ? l'Afrique sa souverainet? esth?tique et culturelle, les po?tes Efry T. Mudumumbula et Fath Kumbe Manduku ont accouch? "Les vers de la vie". Dans un symbolisme de sons, et dans une relation entre son et sens, ces deux auteurs exaltent le pass? africain. En effet, "Les vers de la vie", sous le mode m?taphorique et imag?, r?verb?rent implicitement les cultures orales, menac?es d'extinction sous l'effet de l'urbanisation. Ils mettent en perspective les ?l?ments culturels des peuples ayant subi des violences symboliques, ? travers le fait colonial et l'irruption de la modernit? occidentale.
Consommer l'Iboga
Parler avec nos a?euls
?couter le son suave de la v?rit?
Manger aux c?t?s des esprits
Construire le pont de la r?ussite
Appliquer les valeurs de la destin?e
Baigner de l'eau de la source
Succomber aux charmes de l'oralit?.
Ces vers que l'on retrouve dans le texte donnent le ton de la beaut? de la vie en contexte d'oralit?. Ils traduisent la richesse d'un univers par lequel certaines soci?t?s tentent d'assurer la p?rennit? d'un patrimoine verbal, ressenti comme un ?l?ment n?cessaire de ce qui est au fondement de leur coh?sion communautaire. Ils disent la grandeur d'un monde dans lequel le discours est consomm? au moment m?me o? il est produit, sans que pour cela on ait besoin d'un quelconque objet qui serve de m?diation entre l'?nonciateur et son auditoire. Ces vers de la vie vantent une terre o? la parole se pose comme fondatrice de l'existence humaine. Malheureusement, cette terre est ?maill?e des dictatures et des boursoufflures des pouvoirs arbitraires. La r?pression, la corruption et le d?tournement des capitaux au profit des hauts fonctionnaires d?chirent le continent noir. Soutenus par les anciennes puissances colonisatrices, les dirigeants du continent pi?tinent la constitution de leur pays, et patrimonialisent la res publica, qui est sens?e appartenir ? tout le monde. Et pour que n'apparaissent pas dans les interactions sociologiques un corps de citoyens capables de mythifier l'histoire et de revendiquer une force d'exister, les ?tats monolithiques manipulent la culture aux fins politique. Pour sortir l'Afrique de cette asphyxie culturelle et pour la d?barrasser de tous ces pouvoirs autocratiques, les deux po?tes s'inscrivent dans l'id?al de la Cafritude de l'intellectuel gabonais Magloire Ambourhouet- Bigmann. En effet, contrairement ? la N?gritude, qui s'adressait d'abord ? un public occidental, la Cafritude, loin d'?tre une alternative, se veut un d?passement esth?tique et ?pist?mologique du courant politique et litt?raire initi? par les C?saire, Damas et Senghor. Ce d?passement consiste ? r??valuer les valeurs ancestrales, afin de garder et d'introduire les plus efficientes dans la dynamique de construction d'un rapport au monde bas? sur une interculturalit? effective... Les deux Albatros, ? travers leur po?sie, veulent amener l'Afrodescendant en g?n?ral, et le Gabonais en particulier, ? avoir un regard circonspect du contemporain qui consid?re l'h?ritage ancestral, en sachant ce qu'il doit conserver et