Les procès contre les animaux au Moyen-Âge

Les proc?s intent?s aux animaux ?taient des proc?s dans lesquels l'accus? ?tait un animal qui se voyait reprocher un d?lit, un crime ou un dommage comme il l'aurait ?t? ? un ?tre humain, en principe seul sujet de droit ou justiciable. Taureaux, vaches, chevaux, porcs, truies, coqs, rats, mulots, limaces, fourmis, chenilles, sauterelles mouches, vers et sangsues: tous ont eu maille ? partir avec la justice pour avoir nui aux hommes ou offens? Dieu, ? des degr?s divers. Les proc?s d?ploient toute la solennit? et les moyens utilis?s pour les accus?s ordinaires et se soldent par des peines qui vont du bannissement au supplice, en passant par l'excommunication. Ces proc?s sont de deux types. Les premiers sont prononc?s par des tribunaux la?cs ? l'encontre d'animaux domestiques (cochons, chevaux, boeufs, chiens, coqs, ?nes, etc.) reconnus coupables de blessure ou d'homicide. La peine appliqu?e est souvent la mise ? mort par la pendaison, le b?cher[2], la d?capitation, etc. Des rituels d'exposition, d'humiliation ou de mutilation peuvent ?tre associ?s selon la gravit? du crime. Dans neuf cas sur dix, c'est un cochon qui est conduit devant le tribunal: l'animal est vagabond (il sert d'?boueur dans les grandes villes) et provoque in?vitablement des accidents. Le propri?taire de l'animal, quant ? lui, est rarement inqui?t?. Les seconds proc?s sont prononc?s par les autorit?s eccl?siastiques ? l'encontre d'animaux de petite taille (insectes, rongeurs) qui d?truisent les r?coltes. Ces derniers sont plus difficiles ? appr?hender et s'apparentent davantage ? des fl?aux. D?s lors, on recourt ? l'exorcisme, on les d?clare maudits ou l'on proc?de ? leur excommunication. Le t?moignage le plus ancien d'un proc?s de ce genre concerne le dioc?se de Laon, o? l'?v?que Barth?lemy aurait, en 1120, d?clar? maudits et excommuni?s les mulots et chenilles qui avaient envahi les champs. L'ann?e suivante, il r?it?re ses anath?mes ? l'encontre de mouches.