Le Roi En Jaune

Le sort en est jet . Un si cle environ apr s sa premi re parution et celle du recueil ponyme de Robert W.Chambers, r cemment voqu par la s rie True Detective, ce livre maudit qu'est Le Roi en Jaune se voit une nouvelle fois r v l au public dans son texte int gral, apr s que toutes ses traces eurent t effac es dans les premi res d cennies du XXe si cle - sans doute parce que cette pi ce de th tre repr sente un p ril pour la sant mentale de ses lecteurs et spectateurs; peut- tre galement pour d'autres raisons... Avec Jean Hautepierre, L'Oeil du Sphinx a accept la lourde responsabilit de cette publication, se fondant sur l'exaltant mais p rilleux principe que ce qui peut tre r v l doit tre r v l . Voici donc, sous la forme, probablement in dite dans l'histoire du th tre, d'un diptyque de trag dies en vers, un livre qui, s'il s'intitule Le Roi en Jaune, n'en contient pas moins deux pi ces: Le Roi en Jaune lui-m me et Le Prince de Carcosa, qui en constitue le pr lude. Car, non content d'avoir retrouv , l'issue de tribulations sur lesquelles il ne souhaite pas s' tendre, le manuscrit original du Roi en Jaune et d'en donner sa propre version, Jean Hautepierre fait revivre devant nous et pour nous, pour le meilleur ou pour le pire, Carcosa la morte et ses deux soleils vanescents. C'est la terre de Carcosa, cras e par des cieux trop lourds, Et que des flammes et des flots viennent d vorer tour tour, Un sol livide ou calcin parsem de feux et de gouffres, Un univers sombre et mourant flamboyant de fer et de soufre Dont tout se broie sous le chaos, jusques aux morts dans leurs cercueils, Comme sombrent ou sont bris s par la temp te les cueils: C'est Carcosa, l'ultime terre Qui se dresse au-dessus des flots - Que deux soleils morts pour lumi re Illuminent de leurs flambeaux.