Le Roi Des Montagnes

Le roi des montagnes

(Edmond ABOUT, 1857) Cette dition contient les illustrations originales de Gustave Dor de l' dition de 1861

Un jeune botaniste allemand, en mission pour le Jardin des Plantes de Hambourg, est enlev , ainsi que deux anglaises, par le c l bre Hadgi-Stavros. Le Roi, comme on le surnomme, r gne sans partage aux portes d'Ath nes, l'abri des autorit s. Lib r s contre ran on, ou ex cut s froidement si elle n'est pas vers e, quel sera le sort de ces otages plut t r calcitrants, qui vont lui mener la vie dure ? le roman d'Edmond About, s'il a t en son temps l'instrument destin diffuser un sentiment de mishell nisme injustifi l' gard d'un peuple qui demandait qu'un tout autre int r t lui soit port , poss de des qualit s qui le rendent encore aujourd'hui digne de figurer au c t des oeuvres de Jules Verne ou de Dumas. Il a d'ailleurs t abondamment lu jusqu'au lendemain de la Seconde Guerre mondiale par une jeunesse qui s'est nourrie de l'imaginaire de ce roman d'aventure, avant d' tre peu peu oubli , sans que l'on sache bien pourquoi.

About m rite pourtant d' tre lu, au m me titre que les grands noms de son si cle. Il n'est pas un crivain pay la page pour produire les romans-feuilletons du XIXe si cle qui n'ont gu re connu la post rit . Il peut se pr valoir de ses titres acad miques, de son talent de pol miste et d'une plume qui le rendent encore aujourd'hui ind niablement actuel. Ses oeuvres offrent l' vasion que l'on est en droit d'attendre, mais toujours port e par une finesse et une qualit d' criture qui valorisent le propos et le lecteur, devenu l' gal du romancier. Extrait du texte original

La seule diff rence qui existe entre les diables et les brigands, c'estque les diables sont moins noirs qu'on ne le dit, et les brigands pluscrott s qu'on ne le suppose. Les huit sacripants qui se mirent encercle autour de nous taient d'une telle malpropret , que j'auraisvoulu leur donner mon argent avec des pincettes. On devinait avecun peu d'effort que leurs bonnets avaient t rouges; mais lalessive elle-m me n'aurait pas su retrouver la couleur originelle deleurs habits. Tous les rochers du royaume avaient d teint sur leursjupes de percale, et leurs vestes gardaient un chantillon des diversterrains sur lesquels ils s' taient repos s.