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Beskrivelse
Si quelque jardin rappela jamais le paradis, ce fut sans doute celui dont je vais vous parler. De grands et vieux arbres et de jolis arbustes, un verger plein de fruits et des parterres pleins de fleurs, une grande pelouse et des bosquets charmants, enfin un petit lac, et tout au bout, comme un bois, c'est- -dire le soleil ou l'ombre, la f te des yeux ou le repos de l'esprit, rien n'y manquait. Ce jardin tait si embaum et si frais, la brise, d s l'entr e, vous y caressait si doucement, le gazouillement des oiseaux vous y apportait une si aimable gaiet , que tout de suite on se disait: Il doit faire bon de vivre dans ce jardin; s'il tait moi, je n'en voudrais jamais sortir. On y entendait aussi, de-ci de-l , des voix humaines, des voix joyeuses et jeunes, clatant du milieu des taillis, et encore, venant on ne savait d'o , comme un bruit de portes qui s'ouvraient et se fermaient dans quelque maison invisible. Tout cela donnait penser que ce jardin n' tait pas un d sert et que bien au contraire il devait tre habit par d'aimables gens; mais o tait leur demeure ? Elle tait si bien cach e, que les yeux ne l'apercevaient pas.