Le Barreau Et Son Histoire

" Le banquet du 11 d cembre 1910, o le Barreau a c l br le centenaire de son r tablissement, aurait t en tous lieux une f te brillante: donn au Palais de Justice, dans la salle des Pas-Perdus, la f te a pris un clat incomparable, et elle a la signification qui convenait exactement l'Ordre des avocats, sa longue histoire, son glorieux pass . Les journaux ont dit la splendeur de cette salle, blouissante de lumi re, par e de magnifiques tapisseries. En v rit , ce soir-l , ceux qui la connaissent le mieux et l'admirent le plus, elle a d couvert une beaut qu'ils n'avaient jamais pu saisir si parfaite. Il avait suffi de l' clairer avec soin, avec go t, aussit t la grandeur de son architecture est apparue tellement harmonieuse, tellement imposante que l'impression en a t tr s profonde. Cependant la sobri t du dessin et du d cor est extr me; une simple corniche suit le pourtour; la salle est divis e en deux nefs par un rang de piliers, et les murs, d'un bout l'autre, pr sentent une suite d'arceaux en plein cintre. Mais les proportions sont admirables le justesse et d' l gance; et, de chaque c t , les murailles blanches ont le mouvement le plus ais , le plus souple, le plus noble, pour s'infl chir en vo te, et former les deux nefs blanches, qui se rejoignent sur les piliers. D'habitude, la clart qui vient par les hautes baies ne suffit pas ces longs vaisseaux et laisse, sur les murs comme aux vo tes, des ombres dures; la merveilleuse unit de l' difice en est comme interrompue; on la devine, elle ne s'impose pas. Qu'elle ait t , pour un soir, restitu e dans sa perfection, c'est ce que nul des convives du 11 d cembre ne peut plus oublier..."