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Beskrivelse
" Nos lecteurs n'ont peut- tre pas oubli le tableau que nous avons trac , il y a trois ans, des v nements qui avaient signal l'attention de l'Europe le pays semi-l gendaire de l'Abyssinie. Dans ces rapides esquisses, nous exposions les origines d'un conflit qui ne semblait pas alors appel prendre les graves proportions qu'il a aujourd'hui. Quels que fussent les motifs r els de l'arrestation arbitraire du consul anglais, M. Duncan Cameron, il paraissait improbable que Th odore II, avec l'intelligence sup rieure qu'on ne peut lui contester, songe t s rieusement provoquer une lutte o il n'avait rien gagner, et o ses puissants ennemis pouvaient compter sur le concours de la moiti de l'Abyssinie, insurg e depuis plus de cinq ans. Cependant l'improbable s'est r alis aux premi res provocations du roi des rois est venu s'ajouter le fait plus grave de l'arrestation, sans motif connu, de la mission anglaise charg e de n gocier la d livrance des captifs. Apr s de l gitimes h sitations, le gouvernement britannique a d prendre la responsabilit d'affronter les chances d'une exp dition dispendieuse et lointaine. L'honneur de l'Angleterre, la n cessit de r tablir son prestige compromis en Orient par la longue impunit de l'agresseur, exigeaient cet effort. Ne soyons pas trop surpris si cette exp dition excite chez nos voisins une motion qui peut nous sembler excessive, ne consid rer que l'importance mat rielle du conflit et le chiffre des forces engag es. S'il s'agissait de ch tier quelques-uns des sauvages tyranneaux de l'Himalaya ou de l'Afghanistan, l'Angleterre y emploierait autant d'hommes et de millions qu'elle en aventure en ce moment sur le plateau abyssin; mais on peut hardiment affirmer que le public anglais ne pr terait pas aux bulletins d'une pareille guerre une attention aussi vive qu'aux t l grammes qui lui arrivent en ce moment de Sanaf ..."