La reconnaissance africaine.

Pr tre des Missions africaines, l'approche de mon minist re au Dahomey, puis en Centrafrique, et celle de nombre de mes confr res, tait inspir e par la pens e et l'action du p re Aupiais. Nous sommes partis en voulant conna tre les hommes et les femmes d'Afrique. Nous tions dans l'esprit de notre fondateur, Marion-Br sillac qui quitta l'Inde pour l'Afrique. Il regrettait en effet le peu d'attention que portait l' glise la culture des peuples de l'Inde.De retour en France, je me suis int ress de plus pr s au p re Aupiais, en particulier aux ann es de 1926 1931. Les documents abondent qui racontent cette p riode cruciale de sa vie, quand il rentre en cong avec le projet de r habiliter l'Afrique, avec sa revue La Reconnaissance africaine, des expositions d'art, des conf rences, des films ethnographique et religieux, expliquant l'approche de mon minist re par exemple que les c r monies vodun ne sont pas du folklore ou de la sorcellerie, mais que leurs symboles sont riches de sens. Il juge l'Afrique une terre tr s fertile, pour accueillir et faire fructifier l' vangile. Aujourd'hui, avec l'ensemble de la communaut scientifique, il refuserait d'employer le mot 'race', tant 'l'humanit ' des Africains n'a rien envier celle des Europ ens.Ces cinq ann es sont passionnantes. Francis Aupiais nous fait rencontrer des grands noms de l'ethnologie, ses nombreux confr res dont certains ont un demi-si cle de pr sence africaine, qu'il faut parfois convaincre d'un peu d'humilit et de curiosit dans l' tude de ces peuples; et aussi des colons et des fonctionnaires. Certains ne partagent pas son point de vue. Il en r sulte un conflit avec son sup rieur, le p re Chabert qui l'a pourtant plac la t te de la Province. La dispute est violente. Elle est peut- tre affaire de caract re. Elle est aussi id ologique. Mais quelle communaut humaine chappe ces d bats ?Pour ma part ce 'compagnonnage' avec Francis Aupiais a t un bonheur, je vous invite le partager.