La Prison de Glace

Jos Moselli, nom de plume de Joseph, Th ophile Maurice Moselli, n le 28 ao t 1882 Paris dans le 9e arrondissement 1] et mort le 21 juillet 1941 au Cannet, est un auteur fran ais de romans policiers et de science-fiction, d'histoires de litt rature d'enfance et de jeunesse et de r cits d'aventures populaires. Biographie treize ans, le jeune Moselli s'enfuit de chez lui et s'engage comme mousse 2]. Apr s plusieurs voyages sur les mers et oc ans, il devient officier de la marine marchande et, en 1903, capitaine de navire. Il d missionne en 1909 et s'installe Paris o il amorce une carri re litt raire. Surnomm l' crivain sans livre, Jos Moselli est l'un des grands feuilletonistes populaires du d but du XXe si cle. Auteur prolifique, il publie un grand nombre de romans, nouvelles et chroniques, principalement dans Sciences et voyages, ... EXTRAIT: I QUELQUES NIGMES. Dans tous les pays du monde, la police, comme la m decine, n'ont jamais t tr s populaires: on leur reproche leurs insucc s, leurs h sitations, oubliant que ces deux honorables corps de m tiers ont r primer et gu rir des maux qu'ils ignorent... En temps d' pid mie, le sort des policiers et des m decins n'est pas gai: pour un peu, on les rendrait responsables des maux qu'ils s' vertuent att nuer. Car il y a aussi des pid mies de crimes Et c'est d'une de ces pid mies dont il sera question dans ce chapitre. Une pid mie trange. Plusieurs m faits, qui eussent, apr s tout, pass inaper us s'ils avaient t commis isol ment. Mais, comme ils se succ d rent en moins d'une semaine, l'imagination du public en fut consid rablement impressionn e, d'autant plus que l'arrestation des coupables parut tout de suite devoir se faire attendre. Le chimiste Charles Elwell, qui habitait dans un des nombreux boarding-houses avoisinant la Barbary-Coast, San Francisco, disparut. Comment ? Impossible de le savoir. M. Charles Elwell tait avare et riche. Son avarice tait grande; c' tait elle qui l'avait incit aller se loger dans la modeste pension de la veuve Clapham; M. Elwell poussait si loin l'avarice qu'il ne payait sa logeuse que lorsque celle-ci se f chait; il voulait garder son argent en banque le plus longtemps possible, afin de ne pas perdre un cent d'int r t. Depuis trois jours, la veuve Clapham r clamait son pensionnaire le montant de la semaine coul e et elle avait obtenu enfin la promesse d' tre r gl e le lendemain matin. Seulement, le lendemain matin, Elwell, qui devait se rendre la banque pour y retirer de l'argent, ne sortit pas de sa chambre. La veuve Clapham, apr s avoir attendu jusqu' onze heures, commen a craindre que son pensionnaire f t malade. Elle frappa. Elle appela. Elle ne re ut aucune r ponse. Son inqui tude augmentant, elle tenta d'ouvrir la porte l'aide d'une double cl qu'elle poss dait. Mais Elwell, prudent comme un avare qu'il tait, avait fait poser un verrou l'int rieur, et ce verrou tait ferm . La veuve Clapham, de plus en plus inqui te, renouvela ses appels. Mais sans plus de succ s. Elle se d cida alors pr venir la police. La porte fut enfonc e par un serrurier requis. Or, Charles Elwell n' tait pas dans la chambre, bien que le lit d fait attest t qu'il y avait couch La veuve Clapham se rappelait parfaitement l'avoir vu entrer la veille, vers neuf heures du soir. Il n' tait pas ressorti. Cela, la vieille logeuse en tait s re Pour sortir de l'appartement, situ au neuvi me tage d'un vaste building de briques noir tres, il fallait passer devant la chambre de la veuve, et celle-ci ne dormait jamais que d'un oeil. Elle e t donc entendu sortir son locataire, d'autant plus que M. Elwell ne sortait jamais le soir... Quoi qu'il en f t, le chimiste avait disparu. La chambre fut fouill e par les polici