La Peste Ecarlate

I Sur l'antique voie ferr e Le chemin, peine trac , suivait ce qui 
avait t jadis le remblai d'une voie ferr e, que depuis bien des ann es aucun train n'avait parcourue. droite et gauche, la for t, qui escaladait et gonflait les pentes du remblai,
l'enveloppait d'une vague verdoyante d'arbres et d'arbustes. Le chemin n' tait qu'une simple piste, peine assez large pour laisser passer deux hommes de front. C' tait quelque chose comme un sentier d'animaux sauvages. et l , un morceau de fer rouill apparaissait, indiquant que, sous les buissons, rails et traverses subsistaient. On voyait, un endroit, un arbre surgir qui, en croissant, avait soulev en l'air avec lui tout un rail, qui se montrait nu. La lourde traverse avait suivi le rail, auquel elle tait riv e encore par un crou. On apercevait au-dessous les pierres du ballast, demi recouvertes par des feuilles mortes. Ainsi, rail et traverse, bizarrement enlac s l'un dans l'autre, pointaient vers le ciel, fantomatiques. Si antique que f t la voie ferr e, on reconnaissait sans peine, son troitesse, qu'elle avait t voie unique.