La Liquidation Des Congrégations

" Le Milliard des Congr gations Le mot fut lanc en 1900, et voici qu'un peu oubli , il reprend aujourd'hui une force nouvelle. Seulement, il n'a plus le m me sens. C' tait en 1900 comme un app t jet aux app tits de la foule, un mot plein de promesses, et qui enfermait l'espoir des retraites ouvri res. Il est ironique d sormais, lourd de menaces, gros de col res. Et ceux qui s'en sont le plus servis nagu re voudraient bien aujourd'hui qu'il n'e t jamais t prononc . Il est remarquable au surplus que, dup e par la magie d'un mot, l'opinion publique se soit longtemps d sint ress e d'un v nement aussi grave dans l'histoire du pays que la fin, la ruine de toutes les congr gations. Lors du vote de la loi, en 1901, les souffrances qui se pr paraient pour les individus, aussi bien que les exc s qui se consommaient au pr judice du Droit, taient rest s pour l'opinion impr cis et lointains. Ensuite, l'ex cution commen a; de gr ou de force les couvents furent ouverts; religieux et religieuses se trouv rent comme pr cipit s dans la vie du si cle; autour des b timents vides et clos s'engagea une lutte judiciaire sans pr c dents. Mais il sembla que tout ce mouvement s'enveloppait d'un brouillard qui en masquait l'ampleur, qui en voilait le d tail. Par instants, il est vrai, les plus indiff rents paraissaient soup onner qu'un v nement exceptionnel, juridique, moral, conomique, social, tait en train de s'accomplir. Mais, peine fix e, l'attention se d tournait. Elle est aujourd'hui, dans le Parlement, dans la Presse, dans le public, excit e de nouveau. Elle l'est par l'aventure fantastique du milliard, et le S nat l -dessus a manifest nergiquement sa volont d'y voir clair. C'est coup s r le moment de voir aussi ce que fut l'ex cution des deux lois qui frapp rent successivement, en 1901 les congr gations non autoris es, puis, en 1904, les congr gations enseignantes..."