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Beskrivelse
Extrait I Miss Arabella Willougby C' tait quelques semaines avant la d claration de guerre. Deux croiseurs anglais venaient d'entrer dans le port de Boulogne-sur-Mer. Toute la ville tait en f te. Le casino et les luxueux h tels qui l'environnent taient brillamment illumin s. Sur le port, les cabarets taient remplis de matelots et de matelotes . Jusqu' une heure avanc e de la nuit, des groupes en goguette r p taient d'une voix sonore des chansons nautiques: Celui-l n'aura pas du vin dans son bidon La Paimpolaise; La belle fr gate, etc., etc. Des patrouilles d'infanterie, la ba onnette au canon, la jugulaire baiss e, t chaient de mettre un peu d'ordre dans cette joie populaire. Ce n' tait pas l une chose commode et, maintes reprises, ils se heurtaient des groupes de matelots anglais et fran ais, se tenant fraternellement bras dessus, bras dessous, et chantant perdre haleine la Marseillaise et le God save the King. Seulement c' taient les Anglais qui chantaient la Marseillaise et c' taient les Fran ais qui braillaient le God save the King, de toute la force de leurs poumons. Dans le port, la plupart des navires taient brillamment illumin s. Seul, un yacht d'environ mille tonneaux, ancr un peu l' cart des autres b timents, semblait protester contre l'enthousiasme g n ral. C' tait le Nuremberg, propri t d'un millionnaire allemand, le fameux von der Kopper.