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Beskrivelse
EXTRAIT: Malgr la chaleur torride de cet apr s-midi, le quai et les rues de la ville de Canton pr sentaient un spectacle d'une animation extraordinaire. Il y avait d j plusieurs mois que les pr liminaires du trait de paix de la Chine avec les alli s europ ens venaient d' tre sign s, et les transactions commerciales, un moment ralenties, reprenaient avec une v ritable fi vre. Dans le port, au milieu d'une flottille de jonques, de sampangs et d'embarcations de toutes sortes, une demi-douzaine de paquebots portant les pavillons de France, d'Angleterre et d'Allemagne taient l'ancre. Sur les quais, tout un monde de coolies chinois et malais s'affairait, tous uniform ment v tus de blouses de cotonnade, et de chapeaux de bambou tress . Dans les rues troites du quartier chinois, c' tait une v ritable cohue. Ces rues, bord es pour la plupart de maisons un tage et d cor es d'une profusion de lanternes en papier et en soie, et d'arcs de triomphe en bois peint et dor , taient encombr es de marchands en plein vent. Gr ce aux sap ques, cette monnaie qui vaut moins d'un centime et qui est oblit r e au centre d'un trou carr pour qu'on puisse en faire un chapelet ou ligature, il faut en Chine tre vraiment pauvre pour ne rien acheter. Cette extr me division du num raire permet des emplettes d'une valeur presque infime, par exemple, une demi-tasse de th , un cornet de graines de citrouilles, une pipe de tabac ou une tranche de melon. Les cuisiniers en plein vent, que la politesse chinoise appelle les sous-mandarins de la marmite, d bitaient des soupes d'un parfum et d'une couleur tranges, des poissons frits, des racines de n nuphars, crues ou grill es, et les cabaretiers ambulants versaient dans de minuscules tasses le contenu de grandes jarres de gr s pleines de vin de riz ou de mauvais alcool de provenance anglaise ou allemande.