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Beskrivelse
" L'opposition que les C sars rencontr rent Rome, nous l'avons montr , n' tait pas r publicaine1. Les m contents acceptaient l'empire, ils ne contestaient pas aux empereurs leur autorit absolue; ils leur demandaient seulement de l'exercer avec plus de douceur et d'humanit , de consulter davantage le s nat, d' couter l'opinion et de s'accommoder d'une certaine libert de parler et d' crire. Ces d sirs taient mod r s, et il ne fut pas difficile aux Antonins de les satisfaire. Depuis l'av nement de Nerva jusqu' la mort de Marc-Aur le, pendant pr s d'un si cle, Rome a joui de ce gouvernement temp r qu'elle souhaitait, et cette poque est rest e comme une sorte d' ge d'or dans ses souvenirs. C'est pourtant l'aurore de ces beaux jours, au moment o Rome devait tre le plus sensible ce bonheur qui lui tait inconnu, qu'une voix discordante et emport e s' l ve, qui accuse son temps avec une violence inou e, et qui voudrait nous faire croire que jamais l'humanit n'a t si criminelle ni si mis rable. Juv nal est un probl me pour nous. Quand on songe qu'il vivait sous Trajan et sous Hadrien, que le si cle qu'il a si maltrait est celui dont les historiens nous font de si grands loges, on ne sait comment expliquer son amertume, on ne peut rien comprendre sa col re. Pourquoi s'est-il mis ainsi en contradiction avec tous ses contemporains ? Comment se d cider entre eux et lui ? Qui donc trompe la post rit , qui nous a menti, de l'histoire, qui dit tant de bien de cette poque, ou du po te qui en a laiss des tableaux si repoussants ?..."