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Beskrivelse
I La premi re dition de Hamlet, la trag die de Shakespeare, et la premi re partie du Don Quichotte de Cervant s ont paru la m me ann e, au commencement du dix-septi me si cle. Cette co ncidence nous a paru remarquable; le rapprochement de ces deux oeuvres a veill en nous toute une s rie de pens es. Celui qui veut comprendre le po te doit aller dans le pays du po te, a dit Goethe. Le prosateur n'a pas le droit d'imposer la m me exigence, mais il peut esp rer que ses lecteurs voudront bien l'accompagner dans ses excursions et dans ses recherches. Quelques-unes de nos vues pourront para tre assez extraordinaires; mais c'est l le privil ge des grandes oeuvres po tiques auxquelles le g nie cr ateur a su donner une vie immortelle: les jugements qu'on en porte, comme de la vie en g n ral, peuvent diverger l'infini, se contredire m me et cependant tre galement quitables. Combien de commentaires n'a-t-on pas d j crits sur Hamlet, combien n'en crira-t-on pas dans l'avenir quelles conclusions oppos es l' tude de ce type vraiment in puisable n'a-t-elle pas d j conduit Don Quichotte, par sa donn e m me, par la clart vraiment grandiose d'un r cit tout clair en quelque sorte du soleil du midi, Don Quichotte sugg re moins d'interpr tations. Malheureusement, la Russie ne poss de aucune bonne traduction de Don Quichotte, et les notions sur le h ros de Cervant s qui y ont g n ralement cours sont des plus vagues; le plus souvent son nom n' veille que l'id e d'un bouffon; le mot de don quichottisme devient alors synonyme de sottise, tandis qu'il renferme un sens lev , celui du sacrifice de soi-m me, pr sent , il est vrai, par le c t comique. Mais revenons notre sujet.