Du er ikke logget ind
Beskrivelse
Le second semestre de 1923 est domine par les repercussions de l'occupation de la Ruhr. Face a la Grande-Bretagne qui propose une evaluation de la capacite de paiement de l'Allemagne par un organisme international impartial et l'evacuation de la Ruhr des l'octroi de garanties, Poincare reaffirme la position francaise: maintien de l'etat de paiement de 1921, competence exclusive de la commission des reparations, evacuation progressive de la Ruhr en fonction de paiements effectifs. La condamnation britannique du 11 aout et les ouvertures du chancelier Stresemann ne changent rien a sa determination. Malgre la proclamation de la fin de la resistance passive, fin septembre, il refuse des negociations directes avec l'Allemagne. Esperant sans doute faciliter un reglement definitif des dettes interalliees, Poincare accepte finalement, fin octobre, la designation d'un comite d'experts par la commission des reparations. Sa mission doit se limiter a la definition d'un programme d'assainissement financier de l'Allemagne et a l'estimation de sa capacite de paiement jusqu'en 1926, sans toucher au montant global des reparations. Alors qu'il avait adopte une grande reserve a l'egard du separatisme rhenan, Poincare modifie sa position apres la proclamation d'une republique rhenane a Aix-la-Chapelle, fin octobre. Il fait etudier par Tirard un projet d'Etat rhenan dans le cadre d'une confederation allemande lache, sans exclure toutefois " un separatisme complet ", si la population rhenane le souhaite. La nouvelle politique rhenane va de pair avec un durcissement general de sa politique allemande. En Sarre, la France encourage tout ce qui concourt a l'autonomie du territoire et a son detachement de l'Allemagne. L'action de la diplomatie francaise dans l'affaire de Corfou et sa prudence sur la question de Fiume contribuent au maintien de bonnes relations avec l'Italie, malgre sa mise a l'ecart du reglement de la question de Tanger. En Europe orientale, la France s'efforce de favoriser un rapprochement entre la Pologne et les pays baltes face a l'URSS et a l'Allemagne. Les moyens limites du Tresor et du marche financier francais sont un handicap pour la politique francaise en Europe centrale et orientale. Les projets de controle franco-polonais d'entreprises industrielles en Haute-Silesie orientale ne se concretisent pas, tandis que le parlement francais retarde la mise a disposition de credits a la Yougoslavie et a la Roumanie. Face aux initiatives italiennes et britanniques, la politique francaise a l'egard de l'URSS fait l'objet de vives discussions au Quai d'Orsay, mais l'idee d'une reconnaissance de jure se heurte a l'hostilite de Millerand.