de l'Agriculture

Celui qui s'applique l'agriculture doit savoir qu'il est oblig d'appeler son aide ces trois choses qui remontent l'antiquit la plus recul e: la prudence en affaires, les moyens de d pense, la volont d'agir; car, comme dit Tremellius, on ne poss dera un domaine tr s bien cultiv qu'en r unissant le savoir, le pouvoir et le vouloir. En effet, la science et la volont ne suffiront personne sans la facult de faire les d penses que les travaux exigent. La volont de faire ou de d penser ne servira gu re non plus sans la connaissance de l'art, parce que le principal en toute entreprise, est de savoir ce qu'il faut faire: cette maxime est surtout n cessaire en agriculture, dans laquelle la volont et les moyens p cuniaires, sans la science, occasionnent souvent de grands dommages aux ma tres, puisque le travail ex cut sans exp rience rend les d penses inutiles. En cons quence, un p re de famille diligent, qui a vraiment coeur de trouver dans la culture les moyens d'accro tre sa fortune, aura soin surtout de consulter en tout point les agriculteurs les plus instruits de son temps, d' tudier fond les notes laiss es par les anciens, et d'appr cier leur sentiment et leurs pr ceptes, afin de s'assurer si tout ce qu'ils ont prescrit r pond ce que nous faisons aujourd'hui, et si quelques parties en diff rent. J'ai trouv plusieurs auteurs estimables qui taient persuad s que l' tat et la nature de l'atmosph re avaient chang par le laps d'un long temps; ils disaient qu'Hipparque, leur grande autorit comme professeur d'astrologie, avait d couvert qu'il viendrait une poque o les p les du monde se d placeraient: cette opinion para t m me avoir t accr dit e par Saserna, auteur non m prisable d'une conomie rurale...