Combien de fois dois-je mourir

Parfois, d'un chaos infini et sans signification, une figure merge, superbe par ses courbes famili res et sa beaut intuitive, sa r sonance pr gnante: un Attracteur trange. Ce ordre jailli du d sordre pour nous, c'est la destin e, Anank , celle qui fait converger des tres dans un magma de vies perdues pour mettre en sc ne la trag die et nous proposer l'h ro sme. Nous assumons ce tragique, car il fait na tre les h ros et nous aimons l'h ro sme, simplement parce qu'il r sonne en nous, nous attend. Tout tait il d j programm dans les conditions initiales de notre incompr hensible existant, ce d primant chaos d terministe? Cet Attracteur trange nous propose-t-il, au contraire de refuser toute soumission aux dieux, aux rois, la dictature de l'inexorable, pour que Anank , notre destin e, lueur dans la nuit, cet appel enfin dans le silence, s'impose cette d testable fatalit ? Juste un roman o , emport s par ce qu'ils n'ont pas choisi d' tre, les personnages transgressent toute loi collective, et o la justice, pouss e son paroxysme par une conviction individuelle, nous terrifie et nous s duit tout la fois. Ici, ils sont d j tragiques, parce qu'ils ont leur histoire, avant m me que leurs routes ne se croisent, avant m me que cela ne leur fasse prendre conscience qu'ils ne peuvent refuser un combat qui les fait exister enfin parce qu'il les l gitime. Des tres dans leur qu te de r conciliation avec leur pass et de r appropriation de leur destin e pour qui nous avons une affection discutable mais in vitable et qui nous renvoient nos propres cicatrices.