Colmar

" On peut d crire ou peindre un beau paysage; le prestige des pinceaux ou de l' l gance peut rappeler les images, les nombrer, les arranger, les accumuler. Mais faire passer dans lame ce calme int ressant qu'inspire un lointain champ tre, cette exaltation produite par l'aspect de montagnes majestueuses, ou ce contentement profond que donne la vue d'une riche campagne charg e de moissons: ah que l'art c de ici et qu'il rende la nature des droits qu'il ne saurait usurper Ainsi s'exprime en 1771, dans le petit volume o il note selon le go t de l' poque ses impressions de voyageur, le marquis de Pezay son arriv e Colmar. Et, son coeur sensible s'extasiant toujours, il continue, sur le m me mode, la fois bucolique et lyrique: Les moissons ne sont pas plus riches que les filles ne sont jolies. L , tous les yeux sont grands, les cheveux fournis, les dents nettes, les bras bien attach s, les bouches roses et dispos es au sourire... l tous les r giments veulent tre en garnison... Quel plaisir de voir tout ce joli peuple r pandu dans ces belles campagnes que le vert teint de ces pr s m ris forme un agr able m lange avec le blanc de tous ces faucheurs en chemise et de ces jolies faneuses Quelle vin dans tous ces paysages Quelle joie pure Que ces champs allemands sont fran ais Quel spectacle pour un roi ..."