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Beskrivelse
PREMI RE PARTIE I. - Pour se mettre au courant. Reconnaissez-vous Ferdine Arvoine assise sur le vieux banc de pierre qu'ombrage un tilleul au coin de cette haute terrasse ? Vous la connaissiez bien, il y a quatre ou cinq ans, pensionnaire Bonne-Gr ce, l'humeur ardente, les yeux un peu sauvages, ses longues et lourdes nattes noires tombant dans le dos, la robe courte et le pied l ger. Aujourd'hui les yeux sont plus doux, la robe est longue, et c'est une robe de deuil que borde une large bande de cr pe. Ferdine a perdu son p re l'ann e d'avant. Elle l'avait rejoint, son ducation finie, dix-sept ans, et ce furent d'heureux mois qu'ils pass rent ensemble dans leur petit village. Le docteur Arvoine retrouvait sa fille droite et sinc re, et simple comme un gar on, telle qu'il la voulait, telle qu'il l'avait fa onn e d s sa petite enfance. On ne la lui avait pas trop g t e au pensionnat. Il conc dait m me que ses mani res avaient gagn et qu'elle chantait fort agr ablement. Elle lisait l'allemand et l'anglais; elle pouvait traduire son p re, en s'aidant de dictionnaires sp ciaux, certains articles de revues scientifiques trang res auxquelles il s'abonna tout expr s. Cela vaudra toujours mieux pour toi que des romans Tauch-nitz. Elle plaida pour obtenir quelques romans, mais elle lut cependant les redoutables revues, d'abord parce que cela plaisait son p re, ensuite parce qu'elle entretenait ainsi une communaut de vues et d'int r ts avec Sim on Taubert, son toujours fid le ami, son fr re d'adoption.