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Beskrivelse
Nous marchons au milieu d'une d bauche de lumi res criardes. Une foule sortie s'amuser a envahi la rue qui pue l'essence br l e, le tabac, le parfum bon march , la fleur fl trie, la sueur, les gouts bouch s et le barbecue. Les talages d bordent des trottoirs si furieusement encombr s que la foule est souvent oblig e de marcher sur la chauss e, rejet e chaque passage de taxi vers le caniveau charg de d tritus. Des corps de partout: hommes, femmes et sexe inconnu. Des colonnes de vapeur montent des cuisines roulantes o des paysannes impassibles touillent un m lange de riz, de pousses v g tales et de toutes sortes de cubes de viandes. En Tha lande, tout ce qui pousse, court, nage ou rampe a vocation finir, un jour ou l'autre, dans l'huile bouillante d'un wok au milieu des jets d' pices. Agonie odorante. Je pense ma tante rest e l -bas au village. Les l gumes gr sillent, les viandes rissolent, les brochettes r pandent un parfum de porc grill . Ivres, de grosses mouches bleues vrombissent dans l'air moite satur d'odeurs. Je respire le parfum des mangues coup es, des melons trop m rs. Les colonnes parfum es des cuisines roulantes se m lent aux odeurs d'essence et de gaz d' chappement des taxis qui ronronnent en attendant que le feu de l'avenue passe au vert. Cette rue chaude et bruyante est aux antipodes du monde froid de l'usine. Enfin, je vis Loin de ces destins enlis s qui puent le labeur et la sueur. M tamorphos e en imp ratrice de la nuit, Sai rayonne comme un soleil noir. Assises une petite table aux pattes tremblantes pos e en quilibre au bord du trottoir, nous commandons deux assiettes de nouilles saut es. la table voisine, de troublantes cr atures la suspecte pomme d'Adam grignotent une friture de blattes. - On n'a rien aval depuis ce matin, j'ai la dalle, avoue Sai, en se jetant sur son pad tha . Des taxis en maraude fr lent l' trange faune. Des passants se faufilent au milieu de l'effervescence, entre les tals et les vendeurs la sauvette. Ce n'est pas d sagr able d' tre assises l , juste au milieu de ce grand flux de vie. Partout, une cohue de filles, de ladyboys et de Farangs se croisent, se jaugent, se d fient. Des inconnus vivent anim s de leur propre mouvement, d'habitudes, de vices, de projets peut- tre. Il faudrait pouvoir participer l'existence d'autrui pour comprendre l'humanit . Regards chang s, sourires aguicheurs. Une fille me fr le. Beaucoup de vieux grisonnants, d'ob ses suants qui se dandinent, g n s par un ventre trop gros. tres aussi peu a riens que des buffles embourb s dans une rizi re. Un sourire permanent flotte sur ces visages, juste heureux du regard des filles. Dans le gogo, la premi re sensation est brutale. Je d couvre, m dus e, une quinzaine de danseuses aux seins nus qui se tr moussent sans conviction, le regard lointain, sur une plate-forme pommad e de lumi re rouge. D'autres filles papotent, assises en petits groupes, ou bien papillonnent d'une table l'autre. Buriram semble bien loin. Des adolescentes sangl es dans des tenues de cuir clout oscillent avec des gestes m caniques sur de la lourde musique am ricaine. Un num ro pingl leur culotte, elles flottent mollement dans un rouge v n neux qui rend la chair des corps plus crue, plus obsc ne. Je comprends que cette lumi re sanguine est cens e veiller le d sir des clients en donnant aux visages des filles des expressions la fois plus sensuelles et plus path tiques." Huit ans apr s Pattaya beach, Poupart donne la parole Toy, une adolescente d barquant un soir de pluie dans une Bangkok tentaculaire secou e par un coup d' tat militaire. La jeune paysanne va d couvrir la face sombre du miracle asiatique: l'abattage des usines textiles, le monde cruel de la nuit. Elle rencontrera l'amiti et l'amour glissant progressivement vers la prostitution Bangkok puis Pattaya ju