Bamileke

Le Colonel Jean Lamberton, alors commandant des troupes militaires fran?aises au Cameroun ? l'?poque de l'accession du pays ? l'ind?pendance, exprimait en mars 1960 ses pr?occupations concernant la minorit? ethnique des Bamil?k?s. Il consid?rait que la situation de cette population posait de graves probl?mes dont l'origine et les causes ?taient floues. Le manque de compr?hension de leur r?alit? culturelle et sociale rendait difficile leur r?solution.

Bien que le Cameroun ait obtenu son ind?pendance, la France demeurait impliqu?e en tant que guide des premiers pas du nouvel ?tat. Les probl?mes li?s aux Bamil?k?s avaient ?t? laiss?s en suspens, et la France ne pouvait ignorer cette situation, d'autant plus que le Cameroun ?tait un acteur cl? dans l'ensemble de l'Afrique francophone.

Les d?clarations du Colonel Lambertson refl?tent une certaine d?sinvolture et m?connaissance vis-?-vis des r?alit?s des peuples camerounais, en particulier des Bamil?k?s. Cela montre ?galement comment la politique coloniale fran?aise a souvent ?t? teint?e de paternalisme et d'un manque de respect envers les cultures et les peuples colonis?s.

Les massacres des Bamil?k?s perp?tr?s par l'arm?e fran?aise ? partir de 1958 rappellent des ?pisodes similaires tels que les r?pressions britanniques contre les rebelles Mau-Mau au Kenya. Ces violences et les cons?quences qui pourraient en d?couler suscitaient l'inqui?tude du gouvernement fran?ais, qui souhaitait ?viter d'?ventuels proc?s pour g?nocide.

La guerre men?e par l'arm?e fran?aise dans la r?gion bamil?k? a ?t? bien plus qu'un simple conflit. Elle a ?t? une opportunit? pour la France d'imposer son syst?me de gouvernance dans le pays et dans l'ensemble de l'Afrique francophone. Cette guerre a contribu? ? renforcer le r?seau de la "Fran?afrique", qui ?tait pr?n? par de Gaulle et Foccart. Elle a permis d'asseoir la domination fran?aise dans la r?gion et de maintenir son influence post-coloniale sur les pays africains.

Apr?s l'ind?pendance du Cameroun en 1960, l'Union des Populations du Cameroun (UPC) a d?cid? de poursuivre sa qu?te du pouvoir par la lutte arm?e. Cela a d?clench? une guerre sanglante dans la r?gion bamil?k?, avec des cons?quences tragiques. Les combattants nationalistes ?taient nombreux, et l'arm?e fran?aise soutenait le gouvernement camerounais d'Ahidjo dans sa r?pression violente contre l'UPC. Les atrocit?s commises par l'arm?e camerounaise et ses alli?s fran?ais ont entra?n? des milliers de morts, d?vastant les terres et les vies des populations bamil?k?s.

La guerre des Bamil?k?s ?tait un chapitre sombre de l'histoire africaine, caract?ris? par des actes de violence et de terreur. Des villages entiers ont ?t? bombard?s, des populations ont ?t? ras?es et des m?thodes de terreur, telles que l'exposition des t?tes coup?es, ont ?t? utilis?es pour intimider la population. Des t?moignages confirment l'horreur de cette p?riode, d?crivant des actes de violence syst?matique et des pratiques similaires ? celles des r?gimes totalitaires. La politique coloniale fran?aise a eu des cons?quences d?vastatrices sur les Bamil?k?s et sur le Cameroun dans son ensemble. Les violences perp?tr?es pendant cette p?riode ont sem? la terreur et la division parmi les populations. Les massacres, les d?placements forc?s et les destructions massives ont laiss? des cicatrices profondes dans la soci?t? camerounaise et ont contribu? ? alimenter la lutte politique pour la lib?ration nationale.

Il est important de comprendre ces ?v?nements pass?s pour saisir les dynamiques sociales et politiques qui ont fa?onn? le Cameroun contemporain. L'h?ritage de la politique coloniale fran?aise et des violences subies par les Bamil?k?s continue de marquer la soci?t? camerounaise et de susciter des revendications pour la justice et la reconnaissance.