POÈMES D'UNE FEMME LIBRE des XVIIIe-XIXe siècles, Constance de SALM

Avant-go?t de l'ouvrage sur le site de l'auteure.

Police tr?s nette agr?able m?me aux yeux fatigu?s.

Ce livre de plus de 320 pages regroupe ?p?tres, chants, ?pigrammes et autres po?sies d'une po?tesse ? red?couvrir, accompagn?s de ses commentaires sur les circonstances de la composition de certaines de ces pi?ces. On y appr?cie la finesse de son humour, la douceur de ses sentiments, la force de ses convictions. On y comprend ses emportements contre l'arrivisme, l'hypocrisie, les in?galit?s, les troubles politiques dont la France et l'Europe de son ?poque eurent ? souffrir.

En introduction, une biographie de Constance de SALM nous est propos?e par Anny MARTINE-B., dont nous connaissons le soin qu'elle apporte ? la mise en forme, ? la pr?sentation, et ? l'illustration de ses ouvrages (noir/blanc).

LE MOT DE L'AUTEUR:

Libre, elle vit de sa plume et ose proclamer que l'?criture est son m?tier, non un passe-temps de dame d?soeuvr?e du grand monde.

Lib?r?e, elle ose divorcer (une loi in?dite l'autorise en 1792), et proclamer ses opinions sur la politique, la soci?t?, l'?ducation.

Femme, elle ose allaiter quand cela ne sied pas aux m?res de sa classe sociale qui doivent avoir recours ? des nourrices.

F?ministe, elle ose clamer haut et fort, dans ses po?mes, dans son ?p?tre ? l'empereur Napol?on, que les femmes sont les ?gales des hommes, ne leur sont pas intellectuellement inf?rieures, et doivent b?n?ficier des m?mes droits.

?crivaine aussi habile dans le lyrisme que dans l'indignation, le discours ou le sarcasme, elle tient un salon litt?raire parmi les plus courus de Paris et elle est admise ? la cour imp?riale.

Amoureuse jusqu'? sa mort de son second ?poux, fid?le en amiti?, trait?e de moralisatrice par ses adversaires parce qu'elle a des principes auxquels elle ne d?roge pas, rationaliste et engag?e, peut-?tre l?s?e par son d?samour pour le style romantique naissant (sa r?ticence ? adopter cette tendance dans l'air du temps est-elle une explication au d?p?rissement de sa popularit? ?), Constance de Th?is-Salm, n?e au XVIIIe si?cle et digne repr?sentante du si?cle des Lumi?res, est une femme moderne qui aurait sa place dans le n?tre.

N.B.: CET OUVRAGE N'OFFRE PAS UNE ?PRE ?TUDE DIDACTIQUE MAIS UNE ONCTUEUSE ?VASION PO?TIQUE.

Extraits:

[...]

C'est par des traits plus s?rs qu'il faut montrer aux hommes

Tout ce que nous pouvons et tout ce que nous sommes;

Science, po?sie, arts qu'ils nous interdisent,

Sources de volupt?s qui les immortalisent,

[...] Je pars, je vais revoir les rives de la Seine,

Ces lieux si beaux que vous habitez tous;

Avec l'aimable ?poux qui me charme et m'encha?ne,

Et ma jeune Cl?mence ? l'oeil modeste et doux.

Je pars, je vais enfin revenir parmi vous.

Je vais revoir, dans mes douces soir?es,

Le po?te, l'ami, l'artiste, le savant.

[...] On te voit, dit-on, attaquer

Mes vers et ma prose, Clitandre,

Soit, ils sont l? pour se d?fendre,

Mais si tu veux les critiquer,

T?che d'abord de les comprendre. Eh ! mes amis ! H?ros du romantique,

M?nagez-nous dans vos doctes ?bats !

Qui se croit grand doit ?tre pacifique:

Surpassez-nous, ne nous offensez pas.

[...] ? jour de gloire ! ? jour de f?te !

Fran?ais, suspendez vos travaux;

Fran?ais, couronnez votre t?te;

Fran?ais, c?l?brez vos h?ros !

Qu'en tous les lieux un peuple immense

D?cerne un prix ? leur valeur.

La paix est rendue ? la France,

La France est rendue au bonheur.

[...] [...]

Accourez, accourez, ennemis du talent !

Vous qui, de ses succ?s lui faisant un supplice,

Dans son coeur avez si souvent

Port? le d?sespoir, enfant de l'injustice !

Accourez ! vous pouvez le bra